Un peu de renouveau dans cette ville qui manque de joie de vivre!![Arthurus]

&&
" Une impression de "comme avant " ? "

La nuit avait été longue pour Arthur et Manilius, ils n'avaient que peu dormi, cherchant une solution pour leur retour en Bretagne. Car il fallait l'admettre, ils ne savaient pas vraiment comment s'y prendre. D'abord, ils devaient trouver un bateau, Mani devait s'en occuper puisqu'Arthur ne pouvait pas vraiment se balader dans Rome à sa guise. Certes il n'y avait que trs peu de chance pour qu'un homme en blanc y soit, ou pour que quelqu'un le reconnaisse, mais il fallait tout de même se montrer prudent. Pour ce qui était de trouver un bateau, ce serait déjà plus simple qu'à l'époque où, quinze ans plus tôt, Mani en cherchait un pour quitter la ville discrètement. Mais une fois qu'ils auraient trouvé ça, il fallait être certain qu'arrivés en Bretagne, ils s'en sortiraient bien. Si Venec était là, tout aurait été beacoup plus simple, mais il n'était pas là, il fallait donc faire sans.

Ils avaient donc passé une bonne partie de la nuit à réfléchir et à s'organiser, ils avaient préféré que Licinia rentre chez eux, de toute façon, puisqu'elle ne les accompagnait pas, il n'y avait pas de raison qu'elle passe une mauvaise nuit, elle était bien mieux chez elle.
Au petit matin, alors que Mani était partit en ville pour trouver un bateau, Arthur décida d'aller voir Licinia en attendant, il fallait la mettre au courant de ce dont il avait été question cette nuit, lui expliquer comment tout cela allait se passer. Et puis, il n'avait pas quitté la villa depuis pas mal de temps, un tour en ville lui ferait du bien. Cependant, il sortit encapuchonné, ps seulement à cause du froid, mais afin de rester discret, comment ferait-il si quelqu'un le reconnaissait?

Il quitta donc la villa, qu'il avait été bien heureux de retrouver toutes ces années plus tard. Manius ne l'avait effectivement pas vendu, c'était avec un grand plaisir que le fils Pendragon avait vu ça en arrivant. Décidément, il s'en serait passé des choses, dans cette villa. Il marchait donc, observant les rues, comme elles avaient changées depuis. Il vit alors une jeune femme arriver face à lui, qu'il reconnut facilement, elle n'avait pas vraiment changé depuis, seule quelques années de plus s'affichaient sur son visage, et peut-être la pauvreté en moins. Il retira alors ce qui lui cachait le visage, il savait bien que lui en revanche, avait beaucoup changé depuis tout ce temps. Ce qu'il avait traversé dernièrement pouvait se voir sur son visage. Il souria cependant en la voyant.

- Tu te rendais à la villa?

Depuis qu’ils se connaissaient, Mani avait un don pour s’attirer des ennuis, d’ailleurs Arthur se demandait encore comment il avait fait pour s’en sortir jusque là. Lorsqu’ils étaient à Rome ensemble, il faisait toujours n’importe quoi, combien de perms il avait perdu ? Ou plutôt combien avait-il su garder ? Il avait fait le mur tellement de fois qu’il avait été impossible de compter, soit disant qu’il n’avait pas le choix puisqu’on lui supprimait toutes ses perms. S’i lavait fait moins de conneries aussi, ça aurait été différent. Dans le genre aller s’attaquer à Glaucia alors qu’il était censé être à la caserne… Ce soir-là, ils auraient mieux fait de rentrer tranquillement dans leur lit. Bon, il fallait le comprendre, il n’allait pas les laisser s’en prendre à Licinia et rester là sans rien faire. Mais il n’avait pas pensé à se cacher le visage, comme lui l’avait fait.

-Il lui est rien arrivée au moins! Je sais bien qu'il connait la ville comme sa poche, mais ça m'étonne quand même!

S’il lui était arrivé quelque chose ? Étonnamment, avec toutes les conneries qu’il faisait, il arrivait toujours à s’en sortir, alors même s’il lui était arrivé quelque chose, il ne fallait pas trop s’inquiéter. Mais le fils Pendragon la rassura sur ce point.

- Il est partit nous chercher un bateau.

L’ancien souverain de Bretagne mit sa main à la taille, où autrefois, se trouvait Excalibur, cette épée des Rois qui ne le quittait jamais. Il avait hâte de rentrer chez lui. Il avait eût cette période où il n’en avait plus rien à faire de ce qui arriverait au Royaume, ce n’était plus son problème. Mais maintenant que la situation était si grave, il s’inquiétait pour ses chevaliers. Chevaliers incapables de quoi que ce soit pour la plupart. Chevaliers qui pour certains n'étaient pas capable de se battre contre des gnomes, ou pour d'autres, de faire un simple duel à l'épée. Mais ils l'avait soutenu jusqu'au bout. Maintenant, c'était à son tour de ne pas les abandonner.

- Quand Mani aura trouvé un bateau, on risque de partir aussitôt. On n’a pas vraiment eût l’occasion d’en parler, mais il est d’accord, quand tout sera réglé, il reviendra, tu ne resteras pas seule longtemps.

Puisqu'ils allaient partir d'un moment à l'autre, Arthur pensa qu'il était temps de tout mettre au point avec Licinia.

Arthur avait donc expliqué à Licinia qu'Appius l'accompagnait à Rome, mais qu'il serait vite de retour. Il ne voulait pas trop lui en demander de toute façon, déjà qu'à la base, il ne pensait même pas le revoir, encore moins qu'il l'accompagne de nouveau en Bretagne. Surtout qu'il savait ce qu'il en pensait: il faisait froid. Trop froid. C'était une raison pour laquelle il avait préféré rester à Rome le jour où ils étaient venus chercher leurs femmes. Ah, sa femme... Il ne l'avait jamais revu depuis, et de se trouver ici, ça lui rappelait beaucoup de souvenirs. Il se demandait ce qu'elle était devenue. Si elle était toujours mariée à ce Dux Bellorum. C'était quoi son nom déjà? ... Ah oui, Manius Macrimus Firmus. Quel choc ça avait été le jour où il était venu al chercher, et qu'il était là, lui présentant " sa femme ". Jamais il n'aurait pu penser que c'était lui, son mari. Et maintenant ils étaient très certainement en Macédoine, vivant tous les deux. Mais lui aussi avait une femme maintenant, bien que c'était tout de même plus compliqué que ça. Mais ne nous éloignons pas.

Le Breton fut alors particulièrement étonné de la réponse de Licina. Partir avec eux? Jusqu'en Bretagne?

- De quoi, mais pour quoi faire?

Après tout, ils n'allaient tout de même pas l'emmener, c'était trop dangereux pour elle déjà. Si tout ne se passait pas bien, s'il ne récupérait pas Excalibur avant de tomber sur des hommes de Lancelot? Et si il échouait à retirer l'épée? C'était bien trop dangereux pour elle. Et puis, comme si Mani allait la laisser partir. Protecteur comme il était envers elle, il n'allait pas accepter de prendre ce risque.

- Mais attends tu peux pas venir, tu crois pas que c'est trop dangereux? Et puis franchement, Mani ne sera jamais d'accord.

Il pouvait comprendre qu'elle ne voulait pas qu'il la quitte à nouveau pour partir aussi loin, mais il allait bientôt revenir, ce n'était pas la peine de les accompagner. Et ils allaient avoir assez de soucis comme ça sans en plus devoir se préoccuper d'elle. Non vraiment, ce n'était pas une bonne idée. Pourtant, il la connaissait plutôt bien la jeune romaine, il savait bien qu'elle était d'un naturel têtue et bornée. Elle disait que sinon, ils ne partiraient pas.

- Non mais là, quand même, tu sais plus c'que tu dis. C'est le choc de me revoir comme ça?

Et puis qu'est-ce qu'elles avaient toutes, les femmes, à vouloir les accompagner partout. Guenièvre avait fait la même chose, lorsqu'il était partit à la recherche de sa descendance... Elle avait insisté pour l'accompagner, et résultat, elle avait dû rester chez les " Petits Pedestres" comme ils se faisaient appeler, à cause d'une piqûre de guêpe.

Licinia n'avait pas tord, Mani avait prit beaucoup de risques pour lui dans le passé. Il avait quand même quitté celle qu'il aimait pour venir avec lui dans le pays bien loin de Rome, où il faisait vraiment trop froid. D'ailleurs, même lui pensait qu'il ne s'habituerait jamais à ce temps. Finalement, il s'y était fait, mais il avait fallu quand même du temps.
Lorsqu'elle mentionna le fait qu'il pourrait être tué des mains de Lancelot, Arthur ressentit comme un frisson. Voilà que son ami d'enfance allait encore risquer sa vie pour lui. Pour la deuxième fois. Alors d'un côté, il pouvait comprendre la demoiselle, le fait qu'elle ne voulait pas le quitter, ne pas risquer de le perdre encore une fois. Il aurait aimé avoir une femme comme ça, sur qui il puisse compter. Il repensa alors à Guenièvre, et à quel point elle avait voulu prendre soin de lui, avant qu'il ne tente de s'ôter la vie. Il avait alors réalisé qu'elle prenait soin de lui. C'était simplement dommage que c'était elle, et non Aconia, qui s'était trouvé à ses côtés durant ces mauvais moment.
Arthur lui répondit alors que c'était trop dangereux pour elle. Elle le savait, et voulait qu'il en parle à Mani. Ah mais parce qu'en plus c'était lui qui devait lui en parler? Ah ben, oui, il avait que ça à faire. Arthur fit une mine " j'en ai marre " comme il en faisait assez souvent, et regarda Licinia. Mais il voyait bien qu'elle ne cèderait pas.

-Non mais là, quand même, tu sais plus c'que tu dis. C'est le choc de me revoir comme ça?

Sans même qu'il n'ait le temps de comprendre, elle s'approcha pour l'embrasser, pour lui montrer à quel point elle tenait venir. Arthur fut choquer sur le coup, cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas reçu de telle marque d'affection. Mais c'était bien une chose dont il avait besoin.
Il la regarda alors, poussa un long soupir, et répondit:

- Bon, très bien, j'en parlerai à Mani. Mais alors tu feras ce qu'on te dira, d'accord?

Voilà, ça recommençait presque comme à l'époque où il était partit à la recherche de sa descendance. Il pensait partir seul, faire le voyage tranquille, comme il l'entendait. Mais non, Guenièvre avait décidé de l'accompagner, et comme elle s'était bien mit ça en tête, il avait finalement finit par accepter, préférant éviter qu'elle insiste, et insiste encore. Et là, la situation se renouvelait avec Licinia. Certes, c'était différent, déjà parce qu'elle n'était pas sa femme mais celle de Mani, mais cela revenait au même: les femmes, lorsqu'elles s'étaient mit en tête quelque chose, elles pouvaient être très bornées. Un peu trop même, mais après tout, peut-être que c'était mieux ainsi. Il avait certainement besoin d'être entouré, même s'il ne voulait pas vraiment se l'avouer. Il fallait espérer qu'elle n'était pas la même compagne de voyage que Guenièvre, qui prenait trop son temps et parlait trop au goût d'Arthur.

Licinia proposa d'aller attendre Mani à la villa. C'était peut-être la chose à faire, de toute façon, ils n'allaient pas se balader dans les rues en attendant, ça ne servait à rien. Il acquiesça, et partit en direction de la villa, avec elle.

La demoiselle posa alors une question que lui-même se posait: qu'allait-il en être une fois arrivés là-bas? Pour certains chevaliers, il n'en doutait pas, il pourrait compter sur eux. Perceval par exemple, qui ne l'avait jamais abandonné, il n'avait même pas voulu retirer l'épée. Tout comme Bohort. Mais qu'en serait-il des autres? Il pensa à Léodagan. Son beau-père lui en voulait sûrement d'avoir laissé le pouvoir à Lancelot, et non à lui. Et si ses chevaliers lui en voulait de les avoir laissé tombé? Après tout, il les avait laissé seuls, face à Lancelot.
Arthur se reprit, il n'allait quand même pas s'en vouloir. C'était des chevaliers, pas des enfants. Ils devaient être capables de se défendre. Bon, sauf peut-être Bohort, mais il savait certainement bien se cacher. Pendragron regarda alors son amie:

- Pour ce qui est de mon beau-père, j'en sais rien. Maintenant qu'il ne m'a plus dans les pattes, c'est pas dit que la situation lui déplaise ... Mais je sais que je peux compter sur d'autres de mes Chevaliers.

Depuis le temps qu'il courait à leur recherche! Enfin, Manilius les trouva.Le romain se dépêcha d'aller à leur rencontre. Arthurus et Licinia le virent et se stoppèrent en plein milieu de la rue. La jeune femme souriait à la vue de son époux. Son ami, lui, avait toujours l'air aussi fatigué que la dernière fois qu'il s'était vu, à la villa Aconia. Depuis ce jour-là, tous trois s'étaient vivement organisés afin de préparer au plus vite leur futur départ pour la Bretagne. Grâce à eux, l'Élu des Dieux allait enfin récupérer sa place et virer le guignol qui occupait son trône!

Manilius s'arrêta à leur niveau et repris son souffle. Il avait couru dans toute la ville pour les retrouver. Pour une fois, le jeune homme était porteur de bonnes nouvelles. Excellentes même! De quoi redonner le sourire à son ami. Et les dieux savent qu'il en a besoin! Arthurus lui avait conté toutes les mésaventures qui s'était abattue sur sa triste existence. Visiblement, sa vie à Kaamelott n'avait pas été ponctuée de joie et de petits bonheurs simples ... Mais maintenant, tout cela était bel et bien derrière lui. Ses amis de toujours étaient là pour l'aider. Tout allait changer. Désormais, rien ne serait plus comme avant.

- Ah bah mon vieux, c'est pas trop tôt! Ça fait des plombs que j'vous cherche!

Licinia et Arthurus le regardèrent, leurs yeux comme des billes. Le jeune romain se redressa.

- Ne tirez pas ces tronches! Faites vos valises, j'ai enfin trouvé un bateau!

Arthur, malgré son air triste qu'il arborait depuis maintenant bien trop longtemps, eût un sourire amusé lorsque son amie lui demanda s'il faisait froid là-bas. Sourire qui se changea rapidement en air quelque peu ... blasé. Décidément, ces femmes, toutes les mêmes ...

Mais c'était certain qu'elle allait trouvé le climat bien différent de celui d'ici. Il faisait bon, c'était agréable, alors qu'en Bretagne... Ben, c'était au nord, donc forcément, on ne pouvait pas dire qu'il faisait aussi chaud. Il se souviendrait toujours du premier jour où il est arrivé sur l'Ile avec Mani. Ils avaient cru que jamais ils ne pourraient sortir de ce bateau, bouger un membre leur semblait impossible. Il avait pensé geler sur place. Non mais vraiment, dans quel pays étaient-ils tombés? D'ailleurs, Appius avait souligné ce froid de nombreuses fois, il voulait retourner à Rome tellement il ne supportait pas ça, il s'en souvenait très bien. C'était d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il ne l'avait pas suivit et avait préféré rentrer chez lui.

- Il fait froid oui, mais tu sais, on finit par s'y habituer.

Ils se trouvaient alors dans la rue de la villa, espérant que Manilius s'y trouvait, et puis surtout, s'il avait du nouveau pour leur départ. C'était bien beau, il était caché, certes, mais pour combien de temps encore était-il en sécurité? Et surtout, le fait de se trouver loin de Logres et n'en avoir aucune nouvelle ne lui plaisait pas vraiment. Mais avant qu'il ne replonge à nouveau dans ses pensées, son ancien compagnon de l'armée romaine arriva, complètement essoufflé. Le fils Pendragon avait les yeux grand ouvert, se demandant bien pourquoi il avait courut partout pour les retrouver.

" Ne tirez pas ces tronches! Faites vos valises, j'ai enfin trouvé un bateau! "

Ce fut comme si Arthur se réveilla, d'un coup.

- T'as trouvé un bateau?

Enfin une bonne nouvelle, lui qui commençait à croire qu'ils n'arriveraient jamais à repartir.

- Bon ben, on va pouvoir y aller alors.

Il regarda un instant Licinia, puis son ami de nouveau.

- D'ailleurs ... Ta femme veut nous accompagner, et j'ai eu beau refuser, elle est toujours aussi têtue qu'il y a quinze ans ...

Pendant la nuit, les deux hommes s'étaient soigneusement organisés. Ils avaient tout préparé pour leur futur départ. Il ne restait plus qu'à trouver un bateau. Ce qui était fait. Tout était prêt, de A à Z. Ils pouvaient larguer les amarres quand ils le souhaitaient. Cette perspective fit sourire le jeune romain. De l'aventure, enfin! Car, depuis que son ami Arthurus avait filé en Bretagne pour devenir roi, Manilius s'était enfermé dans le petit train-train quotidien. Les allés-retours entre chez Licinia et la caserne de la Milice Urbaine était lassants. Même s'il aimait sa femme de tout son cœur et qu'il adorait sa compagnie, sans son ami d'enfance, le jeune soldat n'était plus le même. Il était toujours un peu nostalgique de l'époque où ils faisaient le mur ensemble pour jouer les piques-assiettes dans les fêtes des gros bourges de la ville. C'était d'ailleurs pour se remémorer la fameuse soirée, celle qui a tout déclenchée, que Mani avait amené Licinia dans la villa Aconia. Et quelle fut leur surprise lorsque le couple vit Arthurus! Le jeune romain ne réalisait toujours pas qu'il se tenait devant lui, et qu'ils allaient partir à l'aventure, comme autrefois!

Manilius détourna le regard de son ami pour le reporter sur son épouse. Décidément, elle aimait le danger. Ou alors, elle croyait que la traversée serait simple, que ça serait un petit parcourt de santé. Que ça se déroulerait sans embûches, qu'ils accosteraient tranquillement sur les côtes bretonnes. Qu'Arthurus allait gentiment demander à l'autre taré du Lac de lui rendre son royaume. Si c'était ça qu'elle croyait, elle se trompait très lourdement.

Voilà, il le savait bien, son ami n'allait pas accepter facilement que sa femme l'accompagne. Ca n'était pas pour elle, et ça, Arthur n'en changerai pas d'avis. Depuis quand les femmes décidaient de partir à l'aventure comme ça ? Il n'était pas certain, tout comme Manilius, qu'elle savait très bien à quoi il fallait s'attendre. Elle en connaissait pas grand chose de Logres, n'y était même jamais allée, et rien que le froid allait certainement la faire fuir.
Mais il avait déjà donné son accord, il n'allait tout de même pas changer d'avis, si ? Peut-être ... Mais il regarda alors le visage de Licinia, il se rappela tout ce qu'ils faisaient ensemble alors qu'il n'était qu'un simple soldat dans la milice urbaine de Rome. Il se rappela aussi que Mani avait été en prison à sa place, et que toute cette période avait dû être plus que pénible pour son amie. Il n'allait pas la décevoir aujourd'hui.

Il décida d'arrêter de réfléchir ainsi, et de stopper le débat. S'il ne s'en mêlait pas, il voyait déjà les choses venir, comme lorsque Guenièvre avait voulu le convaincre de l'accompagner. C'était chiant, alors ça n'allait pas recommencer aujourd'hui avec ces deux jeunes romains. Il regarda Licinia, puis Appius.

- Bon, de toute façon, tu la connais mieux que moi, elle ne changera pas d'avis.

Voilà, encore une femme trop entêtée ...

- Alors on la laisse nous accompagner, puisqu'on n'y coupera pas, mais en échange, elle fera absolument tout ce qu'on lui dira.

Il regarda alors Licinia.

- Vraiment tout. Si on te dit de partir en courant, tu le fais ,tu poses pas de questions. Compris ? C'est ça ou tu ne viens pas.

" Promit! Enfin ça me fait chier, mais c'est d'accord, je ferais tout se que vous me direz de faire!... Bon on y va! On fait nos paquetages, et en route pour le royaume de Logres! "

Licinia avait promis, elle fera ce qu'Arthurus et son mari lui diront de faire. Le jeune romain lui faisait confiance, il ne s'inquiéta donc pas. Sa femme était suffisamment intelligente pour juger si une situation est dangereuse et si elle doit prendre la fuite ou non. De plus, elle sera accompagnée par un soldat de la Milice Urbaine de Rome et par un ancien roi de Bretagne. Donc, il n'y avait pas de quoi se faire du mouron. Tout ce passerait bien. Du moins, jusqu'à leur débarquement sur les côtes bretonnes. Après, ils improviseront!

- Bon, tous les détails du voyage sont réglés. Le départ est prévu avant l'aube, demain matin.

Comme il avait hâte! Manilius allait partir à l'aventure avec sa chère femme et son ami d'enfance. Il ne pouvait être plus heureux. Pour ce qui est de l'organisation une fois qu'ils seront arrivés en Bretagne, ils auraient tout le temps de voir cela pendant la traversée. Et puis, il faisait confiance à Arthurus. Même du temps ou il était encore à la Milice, il se débrouillait niveau stratégie martiale. Alors si tout ses anciens collègues bretons étaient balèzes que lui, ça allait être du gâteau! Appius avait entendu parler du roi de Carmélide. Le genre de gars super agressif. Il ne se souvenait plus de son nom, mais il était certain qu'on l'avait surnommé le "sanguinaire". Ah, comme il espérait qu'il soit de la partie celui-là! Ils allaient se marrer. Oui, le jeune romain sentait que le vent guerrier de Mars serait en leur faveur.

- Au fait, Arthurus, quand on sera arrivé, tu sais qui pourra nous aider?

Voilà, la question de la venue de Licinia était reglée. A partir du moment où elle écoutait ce qu'ils lui diraient, tout devrait bien se passer, non? Bon, non certainement pas, mais ce ne serait que justice qu'il reprenne sa place sur le trône de Bretagne. Il fallait espérer qu'ils ne rencontreraient pas trop de difficultés, mais il ne fallait pas sous estimer Lancelot. Il avait toujours été son meilleur chevalier à la Table Ronde, c'était pour cela qu'il était son conseiller, pour ça aussi qu'il lui en voulait de l'avoir laissé tombé, de l'avoir laissé se débrouiller tout seul, avec les glandus qu'il se trimballait ... Pourquoi l'avait-il abandonné, pour finalement se retourner contre lui? Alors qu'avant, ils avaient les même idées, les même convictions. " Les grands chefs ne se battent que pour la dignité des plus faibles. " Lancelot semblait avoir bien oublié tout ça.

Arthur sortit de ses pensées, lorsque Mani lui demanda, à son tour, qui allait les aider lorsqu'ils seraient de retour en Bretagne. Il lui répondit alors comme à Licinia:

- J'ai de gros doutes pour mon beau-père ... Mais je pense que nous pourrons compter sur certains autres chevaliers.

Le fait d'avoir Léodagan à ses côtés l'aurait certainement aidé, même s'il ne voulait pas l'admettre. Après tout, il était enfin de retour en Carmélide, il allait arrêter de lui casser les pieds, alors, il n'allait pas s'en plaindre, si ?

Licinia lui demanda alors s'il était prêt. Il le pensait oui. Mais l'était-il vraiment? Il avait reprit des forces depuis son retour à Rome, il s'était de nouveau entrainé à combattre, il était déterminé ... Mais il savait que ce qui l'attendait là-bas était peut-être pire que ce qu'il avait du combattre avant. Lancelot semblait être devenu quelqu'un d'autre, et il avait toujours eu cette grande détermination. Mais Arthur allait s'en sortir. C'était lui le Roi. Qu'il reprenne son statut de Chevalier Errant Lancelot, au lieu de tenter de tuer tous ceux qui autrefois, étaient à ses côtés.
Il leva alors les yeux vers Licinia, et répondit simplement.

- On verra.