Retrouvailles [PV Arthur]

Tout était enfin près, dès le lendemain, il quitterait Rome pour la Bretagne. Installé sur le lit, qu'il avait autrefois partagé avec sa femme, Aconia, Arthur était pris dans ses pensées. Il se revoyait, plus de quinze ans avant, dans cette maison, dans cette ville où il avait grandit, qu'il avait dû quitter pour la Bretagne. Seulement, le départ avait été bien différent de celui-ci. Il était marié à une femme qu'il aimait, il partait dans un pays qu'il ne connaissait absolument pas, aidé par une Déesse qui aujourd'hui ne l'était même plus, sous les ordres de Romains qu'il avait trahit. Puis il était devenu Roi, marié à une nouvelle femme, une romaine, qu'il avait mit du temps avant de pouvoir la supporter ... Mais comment aurait-il pu en être autrement, elle avait pris la place de celle qu'il aimait. Amour de jeunesse diront certains ... Mais amour dont personne à Kaamelott n'était au courant. Sauf le Père Blaise, Merlin et le Maitre d'Armes. Et eux, que faisaient-ils en ce moment ? Où étaient-ils ? Arthur se posait beaucoup trop de questions depuis son arrivée à Rome. Il ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il en était de Logres en ce moment même. Après tout, il pensait connaitre Lancelot, il s'était avéré qu'il ne le connaissait pas si bien.

Le fils Pendragon fut alors arrêté dans ses pensées par un voix féminine, et qui pourtant, n'était pas celle de Licinia, la seule à savoir qu'il se trouvait dans cette villa. Qui était-ce donc? Ce n'était pas le moment de se faire repérer, il allait partir sans se faire repérer le lendemain. Il se leva cependant de son lit, et s'approcha de la porte qui lui permettait de voir qui se trouvait dans l'atrium. Il ne répondit pas, et fixa la demoiselle qui se trouvait là. Son visage lui disait quelque chose, il la connaissait, c'était certain. Mais dernièrement, il avait du mal à avoir les idées claires.
Il voulu faire demi-tour et retourner dans la chambre, cette personne finirait bien par partir. Il lui jeta un dernier coup d'œil, et là, ça fit tilt dans sa tête. Il sortit alors de la pièce.

- Enora ?

Le jeune Pendragon adressa un sourire à celle qui était son amie depuis bien des années maintenant. D'ailleurs, c'était assez étrange de la revoir ici, après tout ce temps. Dans les rues de Rome, ville où ils s'étaient connus. Comme le temps avait passé depuis.

En effet, ça faisait longtemps qu’il n’avait pas revu la jeune femme. Combien de temps exactement ? Bon ça, il ne saurait pas trop le dire. Surtout depuis sa tentative de suicide, le temps avait l’air de passer à une vitesse. Il ne savait même plus quelle période de l’année c’était en ce moment. Lorsqu’il était Roi c’était bien plus simple, il ne se perdait jamais dans les saisons, même si sa femme, qui n’y comprenait pas grand-chose, arrivait parfois à l’embrouiller. Ce n’était pourtant pas si compliqué, solstice d’été annonçant l’été, solstice d’hiver annonçant l’hiver. Pas besoin d’être très malin pour comprendre ça, même Perceval devait le savoir.
En revanche il se souvenait de l’amie qu’elle avait été, et même de leur rencontre, alors qu’il était toujours un simple soldat de l’armée romaine. Oui, ça faisait un baille. Quand était-ce, la dernière fois qu’ils s’étaient vus ?

Le Breton s’approcha alors d’elle, et la rejoint. Elle avait l’habitude de le voir dans un meilleur état, bien qu’il allait beaucoup mieux que lorsqu’il était arrivé en Italie, mourant. Mais il était le Roi Arthur, jamais il ne perdait espoir. Jamais il n’abandonnait.

- Qu’est-ce que tu fais ici ? Je te croyais en Bretagne, aux dernières nouvelles.

- Alors tu t’es réfugiée ici …


Tout comme lui. En danger dans son propre pays, elle avait dû partir où personne ne la retrouverait.

Après ce que venait de lui dire son amie, Arthur se posait encore plus de questions. Mais que se passait-il dans al tête de Lancelot pour qu’il agisse ainsi ? Ils se connaissaient depuis plusieurs années maintenant, et s’il lui avait confié le pouvoir, c’était parce qu’il savait qu’au fond, il était quelqu’un de confiance. Oui, il avait fondé un camp séparatiste, tenté de le tuer, mais au final, ne lui avait-il pas sauvé la vie ? S’il avait voulu que tout se passe vraiment mal, il aurait tenté de le tuer de nouveau lorsqu’il s’était retrouvé seul avec lui dans sa chambre à Tintagel. Et voilà qu’il se mettait à terroriser la moitié du pays de Logres. Lorsqu’il était Roi, certes il se trimballait une bande de débiles, dont certains n’étaient même pas capables de se battre, mais au moins, tout se passait bien. Bon, malgré quelques attaques barbares et quelques révoltes paysannes – mais bon, ça, les pécores … Mais jamais le Royaume avait été aussi mal. Il était vraiment temps qu’il récupère son trône. Au moins, toute cette histoire lui avait permis d’ouvrir les yeux. Il ne pouvait pas abandonner son pays ni ses hommes. C’était lui, l’Elu des Dieux.

- Je vais récupérer Excalibur. Tu n’auras plus besoin de fuir.

L’ancien souverain était épuisé, il avait beaucoup travaillé son maniement d’épée, il dormait peu – déjà qu’à Kaamelott, c’était pas ça, mais alors maintenant … Il avait besoin de retrouver son ancienne vie.